Harmonie du soir
poème de BAUDELAIRE
dans
‘’Les fleurs du mal’’
(1857)
Voici venir les temps où vibrant sur sa
tige
Chaque
fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Les
sons et les parfums tournent dans I'air du soir ;
Valse
mélancolique et langoureux vertige !
Chaque
fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;
Le
violon frémit comme un coeur qu'on afflige ;
Valse
mélancolique et langoureux vertige !
Le
ciel est triste et beau comme un grand reposoir.
Le
violon frémit comme un coeur qu'on afflige,
Un
coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !
Le
ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.
Un coeur tendre, qui hait le néant
vaste et noir,
Du
passé lumineux recueille tout vestige !
Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige...
Ton souvenir en moi luit comme un
ostensoir !
No comments:
Post a Comment